Depuis sa « re-création » au début des années ’50, la harpe celtique a attiré beaucoup de musiciens.
Sous l’impulsion d’Alan Stivell la passion pour cet instrument a « contaminé » de très nombreux artistes.
Depuis les années ’70, Myrdhin, Pol et Hervé Queffeleant (du groupe Triskell), Kristen Noguès, Mairianig Lar’hantec, Kirjuhel ont caressé de leurs doigts experts les cordes de nylon ou de métal de ces fabuleux instruments.
Trasmettant le virus à d’autres générations dont font partie Cécile Korbell, Marie Jean, Dominig Bouchaud, Jakez François, Christine Mérienne et Elisa Vellianti (du groupe Sedrenn).
Il s sont très nombreux en Bretagne ou allieurs à perpétuer la tradition.
Gwenaël Kerléo est de ceux-là.
Elle raconte que, étant petite, ses parents lui faisaient écouter du Stivell pour s’endormir.
Est-ce cela qui fut à l’origine de sa passion pour la harpe ?
Toujours est-il qu’elle se met très tôt à la musique.
Elle sera l’élève de Hervé Queffeleant puis appronfondira son écolage au conservatoire avec Muriel Chamard.
Après avoir terminé ses études en 1992 elle forme le duo « An Delenn » avec une amie violoniste et donne quelques concerts.
Plus tard elle enregistre une première cassette dans laquelle elle joue des airs traditionnels et quelques compositions personnelles.
A partir de 1994, elle donne ses premiers concerts en solo.
Dès ce moment, la jeune femme privilégie la création.
En 1996, elle sort son premier disque « Terre Celte ».
Xavier Leconte (violon), Mikael Cozien (cornemuse), Fabrice Humeau (whistles) et Yves Loréc (percussions) l’accompagnent de façon très douce.
Soutenant à merveille la harpe en apportant ça et là leur petite touche personnelle.
Le disque se vend à 10.000 exemplaires !
Le jeu tout en douceur de Gwenaël nous plonge dans une musique qui est à la fois envoûtante mais qui tient en éveil.
Car toutes ses compositions font preuve d’une très grande imagination musicale.
Des titres comme « Tears of Willow », « L’appel de l’Océan », « The soul release » sont très évocateurs à ce sujet.
Dans « Dawning » Gwénaël Kerléo fait aussi apprécier sa voix qui est très douce.
Un disque très mélodieux !
En 1999, elle se plonge peu à peu dans l’univers du jazz.
Forte de ces nouvelles expériences, elle sort en 2000 son deuxième cd « Chemin de brume ».
Quatre nouveaux accompagnateurs pour ce disque où se mélangent des sonorités de guitare (Sébastien Martres) de saxophone (François Martres) d’accordéon (Jérôme Soulas) et de percussions (Yves-Marie Berthou).
De très bons musiciens qui soutiennent la harpiste en ajoutant de temps à autre des improvisations un peu jazz.
Outre la reprise de « Soul release » il y a dans cet album quelques petits bijoux comme « Elle dormait », « Tu me diras » ou le splendide « « Une histoire ».
Ce titre est tellement beau qu’on aurait envie d’y ajouter des paroles pour pouvoir le chanter !
Dans sa façon de composer, Gwenaël raconte qu’elle met parfois bout à bout une série d’extraits musicaux qui lui viennent à l’esprit.
On remarque ça dans une série de titres.
Le rythme est parfois lent puis il s’accélère puis se calme à nouveau.
Parfois un thème musical très simple puis qui se développe petit à petit au gré de l’imaginaire de l’artiste.
Du début à la fin, « Chemin de brume » est un disque captivant.
Devenue professionnelle depuis 2000, la jeune femme va augmenter le nombre de ses concerts faisant découvrir son talent au public italien.
En 2003, elle sort son troisième album « Yelen ».
Cette suite musicale de 15 titres est une composition en trois tableaux pour harpe celtique et voix.
En effet, dans certains morceaux, Gwenaël accompagne la harpe de sa voix douce et profonde.
Ce n’est jamais évident de produire un cd dans lequel on entend qu’un seul instrument.
En 1985, Alan Stivell avait enregistré « Harpes du Nouvel Age » un disque dans lequel on entendait que des harpes celtiques (mais il y en avait parfois plusieurs).
En Bretagne il y a aussi Didier Squiban qui sort d’excellents disques seul au piano.
Il y en a d’autres aussi...
Mais je trouve que c’est toujours une performance de faire ce genre de chose.
Et Gwenaël Kerléo y parvient avec beaucoup de maîtrise.
Grâce à sa douceur et sa subtilité elle fait de « Yelen » un disque plein de nuances dans lequel on ne s’ennuie jamais.
Comme dans ses autres disques des rythmes plus lents font place aux plus rapides.
Des morceaux semblent se construirent progressivement.
« Kenunanet », « Gwriziou » et « Dousaat » sont parmi mes titres préférés.
A présent, la notoriété de Gwenaël a largement dépassé les frontières de Bretagne puisqu’elle donne de plus en plus de concerts à l’étranger.
Les publics de Suisse, d’ Italie, d’Allemagne et de Hongrie ont déjà pu l’applaudir.
Gwenaël Kerléo s’est même produite en Russie !
Si vous aimez la harpe celtique, si vous aimez les musiques pleines de couleurs... suivez donc les chemins de brume...